Mots-clés de l'incarnation
Résumé
Les disciples mentionnés dans les deux tomes de État de Disciple dans le Nouvel Age sont désignés par des lettres. Ces lettres sont les initiales de mots-clés qui indiquent les qualités qu’ils avaient à développer. Nous pouvons, nous aussi, entrer en contact avec notre être intérieur et trouver les mots qui correspondent à notre cycle de vie. Affirmer ces mots intensifie notre courage, stimule l’effort intérieur et, finalement, nous rend plus sagement utiles.
Introduction
Les humains cherchent le sens de leur vie, car une vie d’organisme biologique ne leur suffit pas. Découvrir le sens de notre vie nous permet de la mener de façon cohérente. Pourtant ce sens perçu en conscience n’est qu’une partie de ce qui nous conduit sur Terre : l’inconscient complète la conscience, le dessein de l’incarnation complète la vision du sens. Ce dessein peut s’exprimer en deux parties : 1) la contribution apportée au monde, soit le service, et 2) l’effort intérieur, le travail sur soi que nous avons à mener. Ces leçons à apprendre se focalisent autour de trois mots-clés qui sont trois qualités formant l’accord majeur de notre progression intérieure. En faisant résonner cet accord, nous focalisons notre effort, nous affirmons la tension qui nous fait dépasser nos limites et nous réalisons ainsi la volonté de l’âme, notre Soi rayonnant.
Cet article commence donc par examiner ce que peut être le sens de la vie. Dans un deuxième temps, de même que la conscience n’est que la partie visible de la psyché, le sens perçu n’est que la partie émergée du dessein de l’incarnation, ce qui nous amène sur Terre. La notion de dessein peut se schématiser dans un carré, qui s’applique à toute situation. Dans un troisième temps, une partie de ce dessein concerne le travail que nous avons à faire sur nous-mêmes, ce que ce cycle de vie nous apprend. Ces leçons de sagesse s’orientent selon 3 axes, s’exprimant en trois mots-clés : Comment les trouver ? Comment s’en servir ? Voilà ce que nous indique cette réflexion.
Le sens de la vie
... Ce sens de la vie s’exprime par de multiples expressions : se rendre utile, contribuer, apporter sa pierre à l’édifice, marquer l’histoire, être un cadeau pour les autres, donner au monde, magnifier la Terre, aider, soigner, comprendre, éclairer, créer, apporter de la beauté. Toutes ces expressions montrent la joie, le chant intérieur. Elles dépassent de loin la recherche du bonheur.
Lumière et ombre
Nous avons conscience de ce qui apparaît mais aussi de ce que nous voulons voir. Inversement, certains conditionnements nous échappent et il existe des aspects de nous-mêmes que nous ne voulons pas voir. ...
Nous ne voulons pas voir certaines facettes de nous-mêmes, certains motifs ou certaines réactions. En règle générale, ce qui nous exaspère chez les autres, ce que nous détestons le plus, est très présent chez nous. C’est notre part d’ombre.
Donc la conscience fait partie du côté lumineux. La lumière n’est pas statique, elle explore l’obscurité, elle se sert de l’inconscient pour ajuster sa perception. La raison n’est pas seulement rationnelle, elle s’ouvre à ce qui n’est pas elle. Ou comme le dit Pascal : “Le cœur a ses raisons que la raison ne connaît point”. L’ouverture au monde fait ressortir tous les aspects, en leur temps. C’est aussi ce que nous dit le symbole du Yin / Yang ou Tao (la voie).
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Le Soi, porteur du dessein de l’incarnation, sous-tend ces deux polarités, mais bien sûr, nous séjournons au maximum dans la lumière, dans la lucidité et le bien.
Le carré : dessein et vision
La structure du carré symbolise les divers aspects d’une situation. Voici comment.
Toute action suppose des buts et repose sur des moyens ; les buts abstraits s’inscrivent en haut du carré et les moyens à la base, ainsi se dessine la dimension verticale de l’action. L’action produit des résultats attendus et d’autres imprévus, la latéralité droite - gauche décrit l’altérité, la multiplicité des possibles.
Le droit décrit ce qui est direct, juste, mais aussi ce qui est voulu, prévu, selon la loi. Le gauche décrit le courbe, le tordu, ce qui a travaillé sous la pression imprévue. Ces deux côtés décrivent des mouvements de sens opposés : le droit (juridique) part rationnellement des buts et vise des résultats. Les effets intempestifs remettent en question les buts et tout du moins la stratégie.
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Si le plan ou vision s’inscrit à droite du carré, le dessein inclut toute la dimension qui s’ouvre, toute la surface. Le dessein dit ce pour quoi cette situation existe. ...
Le dessein, facteur énergétique
Qu’est-ce qui me fait vivre ? Qu’est-ce qui me fait vibrer ? Pourquoi suis-je là ? Voilà les interrogations relatives à ce dessein.
Ce trou noir qui représente le dessein est un facteur énergétique qui se situe au-delà du langage. Comme le dit Lao-Tseu : “Le Tao ne se dit pas, ce qui se dit n’est pas le Tao”.
Aucun nom ne peut l’épuiser, il est autre que ce que nous en disons, pourtant il nous entraîne ; nous pouvons le capter, vibrer avec lui, en faire notre ligne directrice. Le premier pas est de l’approcher en méditation.
Trois mots-clés de l'incarnation
Les disciples dont il est question dans État de disciple ont reçu trois mots–clés et ils sont désignés dans ces deux tomes par les initiales de ces mots-clés. Ces mots-clés décrivent des qualités telles que Détachement, Sagesse, Joie, … Il ne s’agit pas du service extérieur, de l’action ou de la contribution à apporter ; ces mots–clés parlent du travail à faire sur soi, pour mieux contribuer. En ce sens, ces mots ne traitent pas du dessein, mais de la leçon à apprendre, “là où çà frotte”, là ou çà fait mal et là où nous devons progresser. Pouvoir nommer la leçon à apprendre nous permet d’y travailler consciemment plutôt que de se heurter aux obstacles et finalement de découvrir où toutes ces ronces nous ont mené.
À quoi servent ces mots-clés
Ces mots-clés servent à indiquer la direction de l’effort et à placer la vision de l’âme devant eux. Dans les conseils aux disciples, ces initiales servent à les désigner, non en tant que personnalités, Mr ou Mme Unetelle, mais à rappeler la direction de l’effort de toute leur vie. Si nous sommes capables de percevoir la direction de ce que nous avons à faire dans cette vie, dans ce cycle, nous pourrons plus facilement nous concentrer. ...
Si nous captons la leçon, nous serons plus utiles, si nous contribuons au monde, nous développons dans l’action la sagesse. Action extérieure et effort intérieur forment deux temps d’une pulsation, ils se renforcent mutuellement.
Ces mots s’adressent aux pèlerins qui cheminent dans la limitation vers leur être véritable; ils ne s’adressent ni à la personnalité active, ni au Soi rayonnant, mais à ce qui unit les deux.
Comment trouver ces mots-clés ?
Comme toujours de trois façons.
Ces mots-clés peuvent être des signes subtils perçus dans son enfance ou sa jeunesse, c’est une forme de méditation. Des expériences répétées peuvent susciter le développement de certaines attitudes ou montrer l’ineptie de certaines tendances, nous sommes d’abord en échec, puis nous savons faire face ; c’est la deuxième approche. Enfin on peut revoir le passé et bénéficier de cette lucidité sur l’expérience, c’est le 3ème aspect, le 3ème Rayon est le Gardien du Passé. Ainsi avenir, présent et passé s’unissent pour nous révéler cette sagesse en cours de maturation. Connaître les mots-clés nous permet de nous lancer dans l’avenir et de nous aligner à la volonté du Soi rayonnant.
Concrètement dans la réflexion, le rayon d’âme, de personnalité, les signes solaire, de l’ascendant et d’accomplissement (en face du signe solaire) peuvent guider la recherche. Un manque évident dans le thème astrologique ou dans les qualités peut montrer en creux ce qui est à développer.
Voici quelques exemples. Un 4ème rayon de personnalité peut faire développer l’Harmonie, ce serait un mot-clé. Un 5ème rayon d’âme peut faire “brûler le feu”, une phrase associée à ce rayon. Soigner peut être un signe subtil perçu dès l’enfance. Un ascendant Gémeaux incline à la décentralisation ou à l’entraide, un ascendant Capricorne à la solitude, à la concrétisation ou au sommet. Mais toute approche systématique, mécanique, est vouée à l’échec; l’étude peut seulement confirmer ce qui vibre en nous. Si le raisonnement contraint, alors le mental tue le réel, comme l’avait énoncé la théosophie. Essentiellement, il s’agit de discerner le chemin intérieur qui vibre en nous.
Questions de direction intérieure |
Ai-je perçu des signes qui m’ont fait penser : c’est pour çà que je suis là ? |
Dans ma méditation, ai-je reçu une indication de direction ? |
Qu’est-ce que je perçois du dessein de ma vie ? |
Y a-t-il des qualités que je suis en train de développer au fil des ans ? |
Des épreuves répétées m’arrivent-elles ? Que me disent-elles ? |
Est-ce que je m’exerce consciemment à développer certaines attitudes ? |
En voyant le cours de ma vie, des tendances se dégagent-elles ? |
Quelles qualités les années passées m’ont-elles fait développer ? |
Durant toutes ces années, qu’ai–je appris (comme leçon de sagesse) ? |
Comment s'assurer que les mots qui ont émergé sont les bons ?
Par l’expérience. Si ces mots nous stimulent, s’ils permettent d’arrondir nos qualités, de les compléter, alors ils sont utiles. Parfois, il semble à un observateur extérieur que, parmi les 3 mots, certains se recoupent. Laissons chacun cheminer à son rythme. Il (elle) découvrira par lui-même là où il peut rectifier sa démarche. L’autre commet toujours une erreur de parallaxe s’il n’est pas au centre de la conscience et le psychologue sait bien que c’est à l’individu de trouver sa solution.
Nous évoluons. L’échec, l’erreur font partie du chemin, nous avons droit à l’échec, ayons confiance en nous comme dans les autres.
Conclusion
En cherchant ce qui est significatif dans notre vie, nous ne perdons rien. Nous ne perdons rien en cherchant la direction intérieure, ce que nous avons à apprendre, ce que nous avons à rejeter, car qui cherche trouve. L’attention nourrit, le terreau s’enrichit au cours des soins. Oui, il se peut que certaines indications soient erronées, que nous construisions des châteaux en Espagne, des mirages, l’expérience nous montrera notre erreur, c’est ainsi que nous évoluons. Mais si notre méditation est juste, juste attention, juste orientation, juste écoute, juste détachement, elle sera fructueuse.
Y a-t-il plus essentiel que ce qui donne sens à notre cycle de vie ? Y a-t-il plus important que la direction intérieure que nous avons à développer ?
Grâce aux trois mots-clés de l’incarnation, nous pouvons nous rappeler à volonté ce qui est important. En effet, ils nous font toucher notre force intérieure, ils affirment l’intention qui passe à travers nous. Ils donnent du sens, nous permettent d’être plus centrés, nous rendent plus joyeux, en accord avec notre être intérieur ; ils nous permettent d’être plus justement actifs, donc de donner plus largement. Ainsi trois mots résument leur utilité : Sens, Joie, Donner.